Napoléon Quignon, ébéniste

Parce qu'il l'ouvre pour le vider de son contenu, l'accès aux entrailles d'un siège reste le privilège du tapissier. Lui seul aura la chance de voir le fauteuil dans son plus simple appareil, sans sangles, sans crin, sans toiles ni ressorts. On parle alors de fût, ou squelette du fauteuil. C'est ainsi que le tapissier a la chance d'apprécier l'intégralité du travail de l'ébéniste sans qui son métier ne serait pas.

Alors lorsqu'en dégarnissant ces deux fauteuils cabriolets la mère LaChaise a découvert une signature, elle ne pouvait résister à l'envie de partager celle-ci.

Ainsi, sur la traverse de chacun des deux cabriolets, on peut lire l'inscription "Quignon, à Paris".

Quignon fait référence à deux ébénistes du XIXe siècle ayant marqué ensemble l'histoire des arts décoratifs de cette époque. : le père, Napoléon, et le fils, Gustave-Frédérique. Bien que Gustave-Frédérique ait pris la succession de son père à partir de 1872, ces deux fauteuils auraient été réalisés par Napoléon, comme semble l'indiquer l'utilisation de la mention "à Paris".

"QUIGNON, Napoléon. En activité à Paris dans la seconde moitié du siècle (à partir de 1872, il fonda même une société avec son fils Gustave-Frédéric). Dans un grand atelier il exécutait des meubles en tout genres, mais surtout des sièges en bois de styles divers, de goût typiquement Napoléon III, et des lits qui imitaient le plus souvent les modèles Louis XV. Son activité s'étendait aux boiseries et objets d'arts décoratifs, comme celle des autres fabricants de meubles de l'époque. De nombreux meubles de Quignon, parmi lesquels un confident (divan circulaire à trois sièges), se trouvent aujourd'hui au musée de Compiègne. Il utilisa quelquefois l'étiquette : Quignon à Paris."

BACCHESCHI Edy, DONN Chiara, Les ébénistes du XIXe siècle, édition PAYOT, 1987.

Le fauteuil de nouveau recouvert, il appartiendra au prochain tapissier de redécouvrir cette signature.

Tissu Chambord de chez Casal

Galon double corde de chez Houlès